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CMU : toujours des refus de soins
L'enquête du Collectif interassociatif des usagers de la santé (Ciss) a consisté à tester 466 spécialistes en secteur honoraires libres, dans onze villes de France, pour leur demander un rendez-vous en se faisant passer pour un bénéficiaire de la couverture maladie universelle (CMU) complémentaire. "Les résultats, rendus publics hier, sont impressionnants. Ils confirment les études précédentes", estime Eric Favereau dans Libération (page 14).
"22% des spécialistes de secteur 2 interrogés refusent très clairement de recevoir et de soigner les bénéficiaires de la CMU complémentaire", constate l'enquête du Ciss, à laquelle se sont associées la Fnath (accidentés du travail et handicapés) et l'Unaf (associations familiales). "Ce résultat démontre que les situations de refus de soins ne sont pas marginales et procèdent d'intentions clairement discriminatoires", dénoncent les associations dans L'Humanité (page 8). Ce sont les psychiatres (41%) qui sont les plus nombreux à opérer cette discrimination, suivis par les gynécologues (25%), les neurologues et les cardiologues. Avec de fortes disparités selon les villes et les quartiers. "Quant à Paris, les médecins du secteur 2 opposent 46% de refus de soins, les médecins bordelais expriment 3% de refus de soins", notent les enquêteurs (Libération). Le testing réalisé dans la capitale montre que la fréquence de ces pratiques croît à mesure que le niveau de richesse de la population du quartier augmente.
"Ces refus de soins sont très minoritaires et cette légalisation du testing est le signe d'un acharnement sans précédent contre les médecins", s'insurge Michel Chassang, président de la CSMF. "Un message bien reçu par les sénateurs qui, début mai, lors de l'examen du texte en commission des Affaires sociales (...), ont supprimé le recours au testing", commente Pierre Bienvault dans La Croix (page 10). "A moins que la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, ne bouscule les sénateurs et impose le retour de cet amendement", renchérit Eric Favereau de Libération. "On aimerait que soit réintégrée la charge de la preuve ainsi que le testing", juge également Arnaud de Broca, président de la Fnath, dans L'Humanité.
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John Sutton
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