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Rouge, orange, vert, de l'évaluation du stress au stress de l'évaluation

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Le ministère du travail avait mis sur son site un classement des entreprises de plus de 1 000 salariés selon qu'elles ont pris en compte, ou non, la question des risques psycho-sociaux. Dans une liste verte, figurent les entreprises qui ont engagé et finalisé des négociations avec les partenairess sociaux sur ces questions.

Et, pendant quelqus heures, il y a eu aussi, sur le site du ministère, deux autres listes, l'une orange et l'autre rouge où figuraient, pour la première les entreprises ayant engagé des négociations mais qui n'ont pas encore abouti à un accord, et pour la seconde, les entreprises qui n'ont pas encore engagé de négociations.

Mais sur un simple coup de fil du Medef, le ministre a décidé de supprimer ces deux listes de mauvais élèves. Plutôt que de s'engager résolument dans la lutte contre le stress et les souffrances au travail, l'organisation patronale préfère casser ce thermomètre dont on peut rappeler qu'il n'est qu'un indicateur et que le fait de figurer dans la liste vert ne garantit absolument pas aux salariés des entreprises concernées le faiut de travailler dans de bonnes conditions, sans stress et sans souffrance.

Sur ce sujet, nous avons reçu un communiqué de presse du syndicat national unitaire Travail Emploi Formation (SNU TEF) affilié à la FSU dont on lia le contenu ci-dessous. Les intertitres sont de la rédaction.

Rouge, orange, vert, le Couac du classement par le ministère du travail des entreprises de plus de 1 000 salariés en matière de prise en compte des risques psycho-sociaux n'est pas anodin ! Selon le ministère, la méthode "name and shame" (désigner et faire honte) d'origine anglo- saxonne s'appuyant sur la responsabilité sociale de l'entreprise devait montrer ses vertus face aux rigidités de la voie réglementaire du code du Travail pour que les entreprises se saisissent du sujet. Et on a vu…ce qu'on a vu !

Le 18 février sur le site du ministère du travail sort une liste de 1 500 entreprises de plus de mille salariés classées, selon la manière dont elles ont répondu à une « enquête » du ministère du travail sur les négociations ou les plans d'action qu'elles auraient engagées en matière de prévention du « stress au travail ». La moitié – 708 entreprises – est classée dans le rouge des mauvais élèves qui n'ont rien fait… ou n'ont pas répondu dans les délais limités de l'injonction administrative. Un tiers, classé en orange, est censé avoir engagé des négociations qui n'ont pas encore abouti. Un petit cinquième, les bons élèves de la liste verte, ont finalisé la négociation ou ont engagé un plan d'action concerté avec les organisations syndicales.

Un communiqué du ministère du Travail explique qu' « à travers ce classement, Xavier Darcos entend rappeler sa détermination à lutter contre le stress au travail ». La détermination du Ministre, n'a d'égal que son mépris des salariés puisque dès le lendemain, sur les listes n'apparaissaient plus que celles en vert. A croire que par la seule force de la parole, en 12 h, les entreprises seraient devenues vertueuses ? S'il fallait illustrer la thèse selon laquelle le courage politique du Ministre s'arrête là où commencent les intérêts du patronat, qui s'offusque d'une éventuelle atteinte à son image, on ne saurait en trouver meilleure illustration.

La frénésie du classment hâtif

La méthode Darcos est très loin de la demande de transparence de l'action publique de contrôle qui est soutenue par les agents d'inspection du travail. Réunis en masse lors des « Etats Généraux » de mars 2006 ils ont revendiqué l'affichage des courriers (non nominatifs) de l'inspection du travail dans les entreprises concernées. On peut moderniser cela en mettant ces courriers sur un site Internet, ce serait là un moyen non contestable de pointer les pratiques des entreprises car il serait basé, cette fois, sur les constats de l'inspection du travail. Vert-orange-rouge La frénésie du classement hâtif en listes se développe au sein du ministère du travail !

En Ile de France déjà, le directeur régional du travail et les directeurs départementaux sont convenus de répartir, selon ces trois couleurs, les agents pour l'attribution de primes :

  • En vert les agents « à potentiel », susceptibles d'évoluer professionnellement, selon leur hiérarchie.
  • En orange les agents fournissant la norme de travail requise, promus à une stagnation de leur rémunération accessoire mais aussi de leur évolution de carrière
  • En rouge enfin les agents en deçà de la norme requise de travail, mais aussi ceux qui ne se plient pas au renseignement de CAP SITERE, système informatique inadapté ni à l'obligation de soumission à l'entretien professionnel annuel. Ainsi les agents qui suivent les mots d'ordre des organisations syndicales de défiance envers les techniques informatiques et managériales de minimisation et de simplification de leur activité professionnelle se retrouvent inévitablement dans le rouge sans qu'ils soient pour autant des agents déméritants.

L'emprunt aux techniques managériakles

Vert – orange – rouge. L'approche colorisée, est la marque de l'emprunt dans le service public à des techniques managériales éprouvées dans le secteur privé. Praticiens des réalités sociales en entreprises nous en connaissons les dégâts et le lien qu'il y a à faire entre ces techniques et l'évolution des risques psycho-sociaux. Le ministère du travail, conseillé par de coûteux cabinets d'audit, a développé l'application de ces techniques simplistes et perverses.

A jouer à l'apprenti sorcier avec des techniques de communication qui visent l'effet d'annonce, le ministère du travail, en dévoyant les pratiques traditionnelles de l'administration étayées sur de réelles compétences professionnelles, s'inscrit de lui-même dans une liste rouge d'institutions qui promeuvent le stress au travail.

Le plus destructeur est la mise en œuvre d'injonctions contradictoires vis-à-vis des intervenants de terrain. Si le MEDEF a été le premier à sortir du bois pour dénoncer les conséquences à l'externe de telles dérives, nous tenons à souligner, à titre syndical, qu'elles ne sont que la continuité de pratiques délétères développées au sein des administrations.

Effectuer de tels constats nous contraint, ainsi que nos adhérents, à rester « dans le rouge » de façon systématique, ce qui est historiquement la place des organisations syndicales. Cette place, nous la revendiquons d'autant plus pour dénoncer la colorisation artificielle et simpliste des relations sociales à laquelle a eu recours notre ministère. Vert – Orange - Rouge Mobiliser les frères Ripolin pour repeindre la réalité n'est pas une garantie pour voir la vie en rose dans les relations de travail !

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Télécharger le communiqué de presse

Plus d'infos sur le site du SNU TEF FSU http://www.snutefifsu.org


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