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Le médecin, « traitant », « pivot », ou « petit soldat de santé » ?

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Le médecin traitant, acteur pivot du système
L´avant projet de loi consacre les professionnels de santé de premier recours comme « les relais de la prévention  ». Dans la droite ligne des conclusions des Etats généraux de l´organisation de la santé (Egos), qui se sont tenus de janvier à avril dernier, le texte propose une définition de « l´organisation des soins de premier recours  ». Les missions du médecin généraliste sont également spécifiées. Il lui incombe de « contribuer à l´offre de soins ambulatoire sur un territoire (…), d´orienter ses patients selon leurs besoins dans le système de soins et le secteur médico-social, de s´assurer que la coordination des soins nécessaire à ses patients est effective, de veiller à l´application individualisée des protocoles et recommandations pour les affections nécessitant des soins prolongés et contribuer au suivi des malades chroniques (…), d´assurer la synthèse des informations transmises par les différents intervenants et la tenir à leur disposition, de contribuer aux actions de prévention et de dépistage sur le territoire et de participer à la permanence des soins (…)  ».

On décrypte….

« le texte propose une définition de « l´organisation des soins de premier recours  ».

Tiens donc ? On voit enfin dans nos hautes sphères la nécessité de définir enfin le ou les rôles du médecin généraliste libéral, c'est une surprise, ou s'agit il bien plutôt de compiler comme suit les idées, sur l'air du temps, de ce que doit faire l'officier de santé dit médecin traitant ?

Les missions du médecin généraliste sont également spécifiées.

Il lui incombe de « contribuer à l´offre de soins ambulatoire sur un territoire (…),

On se garde bien ici, par contre, de définir exactement quel est ce territoire, gageons que le médecin généraliste dans l'esprit des rédacteurs, doit contribuer largement à cette offre de soins tous azimuts, par sa présence la plus présente possible, par des gardes sur des 50 Km de circonférence, dans son territoire de clientèle propre, dans les zones déficitaires et dans le département mitoyen, s'il est besoin de renforcer un trou médical.

D'orienter ses patients selon leurs besoins dans le système de soins et le secteur médico-social,

Le médecin le fait depuis toujours mais ici nous avons une nuance en plus où le médecin a une sorte d'obligation « selon leurs besoins », lapsus pour dire « selon leurs soins » ?

De s'assurer que la coordination des soins nécessaire à ses patients est effective,

C'est donc ici au médecin généraliste libéral de suivre le maquis des rendez vous connexes de ses malades, comme si ceux-ci totalement infantiles n'étaient pas capables par eux-mêmes de prendre des rendez vous de manière normale, il faudra que le médecin traitant s'assure nécessairement que cette fabuleuse « coordination », soit effective, pour en garder des traces et en rendre compte à qui ?

De veiller à l'application individualisée des protocoles et recommandations pour les affections nécessitant des soins prolongés et contribuer au suivi des malades chroniques (…),

L'application individualisée s'applique au médecin généraliste qui devra suivre à la lettre les futurs protocoles à venir, et qui sont ici simplement balisés et annoncés.

D'assurer la synthèse des informations transmises par les différents intervenants et la tenir à leur disposition,

Le DMP du malade c'est désormais, à l'économie, en attendant mieux, il fallait y penser, le médecin généraliste, qui se doit de rédiger une synthèse et de l'actualiser en permanence au gré des examens effectués par le malade ( auprès de tous les autres médecins ? )

De contribuer aux actions de prévention et de dépistage sur le territoire

Le gadget à la mode de la prévention affichée et affichable plait à nos Politiques et ne pouvait rester de coté même si tout cela est cosmétique, au niveau du simple effet d'annonce.

Et de participer à la permanence des soins (…)  ».

La Permanence des soins, très extensive dans l'imaginaire de nos Politiques, est désormais renforcée « à la Française », non par des moyens supplémentaires ou une intelligence qui viendrait tout à coup baigner ce dossier factice, mais simplement par le doublement de l'amende en cas de refus de réquisition, réquisition prise comme un mode de fonctionnement normal, pour boucher les trous et obliger les non volontaires, à assurer le volontariat de celle-ci. Je vous l'ai dit : « solution à la Française ».

Docteur Jean-Marie Gendarme

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