On veut parler du dernier rapport sur « les Maisons et poles de santé »..

Aah !

Que cela sonne bien aux oreilles de nos administratifs, de nos politiques aux petits pieds, et de nos beethoven de l'organisation.

Et bien sur on retrouve dans ce pénultième rapport sur ce sujet la présence de ce prodige organisationnel à savoir Monsieur Vallancien.

Qui trouve ici l'occasion de bouffer du généraliste comme il bouffait récemment les petits hopitaux.

Il ne pouvait pas se contenter de la chirurgie ?

Parlant du cabinet du médecin généraliste libéral, je cite :
« Ce dispositif ne répond plus aujourd'hui à la demande de la population qui veut aussi de la prévention sanitaire et de l'éducation thérapeutique »...

Ah ah !

Que je sache je ne sens pas du tout, mais pas du tout chez mes patients une telle demande, ou on nous a bien changé nos petits français.

Difficile d'envisager que je sois passé à coté de cet aspect des choses, depuis 30 ans...

Cette expression pue littéralement la phraséologie de « l'expert » moyen, non ?

J'avais surtout la notion - de bon sens - partagés par tous mes malades, même les plus « limités », de la demande d'être correctement soignés, dans une approche et des délais corrects.

Et d'enchainer :

« Une partie de la mission n'est DONC pas bien remplie aujourd'hui parce que les acteurs n'y sont pas forcément formés et parce que les modes de rémunération ne sont pas adaptés. Il faut revoir le systéme. Et cela ne peut se faire qu'en revoyant l'organisation de la médecine générale en France ».

Ah ah !

Nous y voilà : le médecin généraliste libéral, cette « sous merde médicale » n'est pas formée, une fois de plus...

A quoi ?

On reste dans le vague, c'est plus pratique dés lors qu'il s'agit de manier des clichés et de développer des concepts creux devant ou à destination de nos décideurs...

Le mode de rémunération, notion toute aussi confuse n'est là que pour le décor : comment ne pas l'accrocher au petit train, dés lors que l'on s'adresse à nos excellences ?

Et donc il faut tout revoir....

D'où l'apparition à éclipse de notre président dans ce paysage organisationnel.

Et de développer plus loin le mieux de cette nouvelle organisation qui passe par la multiplication des maisons de santé :
« le mode efficient de la réorganisation est la concentration des professionnels de santé »....« cela permettra aux acteurs d'échanger des informations, ainsi que d'assurer la prise en charge globale des malades »....« cela n'empeche pas la création de cabinets secondaires fixes ou mobiles »...

Un peu beaucoup faible, comme argumentaire.

L'échange d'informations dans un processus de soins est important, et incontournable, mais que sache je ne vois pas en quoi cet échange serait l'apanage, ou apporterait une quelconque meilleure efficience du seul fait des maisons de santé par rapport à un cabinet de médecin généraliste. C'est du vent.

Quant à la prise en charge globale cela ne veut strictement rien dire. Sinon à considérer que le malade qui arrive dans une clinique médico-chrirurgicale peut etre effectivement pris en charge par tous, medecin généraliste, spécialiste, radiologue, et chirurgien, tous sur place.

Mais sommes nous toujours dans une maison de santé basique rurale ?

Quant au camping car itinérant, dit la « vallancienne », pour parcourir les campagnes, je ne suis pas du tout persuadé que les français, si demeurés soient ils comme on semble le faire accroire dans ce genre de rapport, et demandeurs soi disant de « prévention sanitaire et d'éducation thérapeutique », apprécieraient autant que cela ce dernier gadget, et n'y verraient pas à trés juste titre un recul important de la qualité des soins, à etre traités dans les années 2010, à travers une médecine quasi foraine ou dans une organisation réservée jusque là aux pays dits en voie de développement.

Il ne faut jamais mépriser l'intelligence et le bon sens des français. Ce remue ménage rappelle de manière cruelle un autre dossier massacré ( comment dire autrement ? ) de la médecine générale, dans l'indifférence Politique la plus totale, celui des premiers secours de proximité des médecins généralistes libéraux, médecins sapeurs pompiers de leur état, volontaires à 99 %, qui ont disparus alors qu'ils offraient une structure souple, peu couteuse, en réseau à tout le territoire national, en assurant une réelle sécurité sanitaire à toute la population.

Laminés à quel titre ?

Simplement pour permettre l'hégémonie et le clientélisme des Samu sur tout ce dossier.

La préoccupation réelle des soins, des secours à apporter, de la santé publique passant trés largement à l'arrière plan, dans un misérabilisme et une irresponsabilité Politique extraordinaire.

Le tout pour etre remplacé par l'urgence dite pré hospitalière, médiocre dans sa qualité, parcellaire, toujours à la traine, sans aucun controle de gestion, dans une dérive totale d'inflation des actes et pour un cout actuel pharaonique.

Le tout pour un résultat médical inutile dans 90 % des cas : qui dit mieux ? qui dit pire ?

Pourra t-on se permettre cette gabegie encore longtemps ?

A t-on chiffré par exemple le cout actuel, global, des maisons de santé existantes, et futures ?

Alors avant de parler de ci de là, à tort et à travers des cabinets médicaux libéraux, et de les instrumentaliser dans des rapports de complaisance, il serait bon de revenir au terrain, aux fondamentaux et à une certaine probité intellectuelle.

Cela nous changerait trés agréablement.

jean.marie.gendarme@wanadoo.fr