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La nouvelle Rada de Kiev : une foule de petits Robespierre camouflés

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Philippe Grasset, Dedefensa

Une vision peu conventionnelle et peu appréciée du Système sur les élections en Ukraine. • Elle est de Martin Sieff, ancien commentateur-vedette de UPI devenu universitaire à Moscou.

ukraine_election_preperation_001D’abord, renouvelons nos appréciations sur le personnage qui va donner sa propre appréciation sur les élections en Ukraine. Nous avons souvent cité dans un certain nombre d’occasions le journaliste US Martin Sieff, qui fut à UPI et qui est désormais installé à Moscou, à l’Université Américaine de la capitale russe, avec diverses activités annexes comme celle de collaborateur régulier (editor at large) de la revue US The Globalist. Nous l’avons cité le 25 octobre 2014 et, le 21 février 2014, en le présentant comme ce journaliste réputé qui «a été pendant plus de dix ans le chef des affaires internationales à UPI (jusqu’en 2010-2011) et le récipiendaire, durant sa carrière, de trois Prix Pulitzer.»

Toutes ces précautions doivent nous conforter dans le fait qu’on ne peut soupçonner Sieff de céder à la passion et à la désinformation que tous les avisés commentateurs de la presse-Système détectent avec une acuité de radar de haute technologie (de fabrication US, of course) chez ceux qui dévient de la ligne-Système quant à l’Ukraine. Cette ligne-Système enjoint de pimenter son commentaire des élections du 26 octobre d’une extase démocratique et humanitaire ressemblant à une sorte d’éjaculation morale de longue durée. Martin Sieff ne l’entend pas de cette oreille, comme il l’a confié à Novosti le 27 octobre 2014. Il observe, en poussant la logique à son terme, que les extrémistes ukrainiens, notamment les néo-nazis, seront bel et bien présents parce que nombre d’entre eux figurent parmi les députés des partis “convenables” qui vont détenir la majorité à la Rada de Kiev. Cela peuplera donc cette Chambre d’un nombre conséquent de petits Robespierre ukrainiens qui ne s’y trouvaient pas, pour en faire le Parlement “le moins démocratique, le moins libre, le plus irresponsable et le plus extrémiste qu’ait connu l’Ukraine depuis son indépendance”, – ce qui laisse rêveur lorsqu’on parcourt l’histoire de ces pays durant le presque-quart de siècle qui vient de s’écouler.

« Une partie des leaders du nouveau parlement ukrainien viennent d’obscurs groupes extrémistes et essayeront, sans nul doute, d’imposer une nouvelle vague d’intolérance et d’interdire le débat et les critiques en Ukraine, a dit Martin Sieff, un estimable correspondant étranger étasunien, à RIA Novosti, dimanche. “Les vrais vainqueurs de ces élections sont les extrémistes néo-fascistes,” selon Sieff qui a ajouté que les résultats seront applaudis triomphalement par les Américains du nord mainstream modérés et les démocraties de style européen à Washington et à Bruxelles, et pourtant ce sera tout sauf un succès. “Ce parlement va se révéler très embarrassant pour les leaders européens et américains du nord qui se réjouissent tant aujourd’hui. Il sera partie prenante de la dangereuse vague de néo-nationalisme, d’intolérance et de racisme qui balaie déjà l’Europe centrale, de la Pologne à la Hongrie”.

»Selon Sieff, la prédominance de nouveaux partis extrémistes précédemment marginaux au nouveau parlement ne peut que se révéler déstabilisante et facteur de désordre. “Tout le monde, en Occident, croit que le simple fait de tenir des élections va assurer la stabilité du gouvernement et le succès économique, mais c’est un mythe,” a dit Sieff. “Nous avons déjà vu en Egypte et en Irak que ce n’est pas toujours le cas. Nous allons le voir une fois de plus en Ukraine ,” a-t-il noté.

»“Les résultats des élections ne sont pas surprenants parce que les partis politiques pro-UE et violemment anti-Russes contrôlaient complètement, non seulement le gouvernement et la présidence mais aussi tout le processus politique dans le centre et l’ouest de l’Ukraine,” a dit Sieff. “Ce parlement va certainement être moins démocratique, moins libre et d’un extrémisme plus irresponsable que tous les parlements que le peuple a élus depuis l’effondrement de l’Union Soviétique,” a-t-il ajouté. [...] “Pour la première fois [depuis l'indépendance], les partis dominants basés en Ukraine occidentale seront en mesure d’ignorer complètement les intérêts et les besoins de la population russophone de l’est du pays,” a-t-il souligné.

»Le journalise a expliqué que l’Ukraine était confrontée à une catastrophe économique sous le diktat de la Commission Européenne de Bruxelles. “Le coût global du programme d’austérité que Bruxelles et le président Poroshenko veulent imposer à l’Ukraine est évalué à au moins 200 milliards de dollars,” selon lui. “Le gouvernement de Kiev va probablement ignorer les inquiétudes de la Russie et attaquer avec une grande violence les populations des deux provinces qui ont fait sécession,” a dit Sieff. “Cela signifie que, cet hiver, l’Ukraine vivra une crise économique et endurera de grandes souffrances. Et le peuple ukrainien se rendra compte de ce que coûte la politique de Poroshenko.” “Le système politique ukrainien biaisé et arbitraire vient d’élire un parlement d’extrémistes et de Robespierres. Il n’a pas élu un parlement de modérés, d’hommes de compromis, d’Adenauers,” a conclu Sieff.»

L’idée de cette infiltration de militants ultra-nationalistes et néo-nazis dans les partis “convenables” subventionnés par l’UE, la CIA & Cie, était déjà présente mais sans être vraiment élaborée dans un article du Financial Times du 24 octobre 2014 (repris par Russia Insider le 27 octobre 2014). On y trouvait une discussion confuse et un brin gênée pour trancher sur le fait de savoir si ces divers militants et combattant sont des suprématistes racistes-nazis ou des héros de la guerre venus du bataillon Azov et d’autres unités du genre ; pour finalement ne pas vraiment trancher ni conclure, laissant sur la suggestion qu’après tout ce serait bien possible, – quoi, finalement ? – eh bien, qu’ils soient un brin “suprématistes racistes-nazis” et surement “héros de la guerre” en même temps, et d’une guerre qui, soit dit en passant mais sans l’oublier vraiment, implique comme but ultime dans l’esprit de ces “héros” la destruction des Ukrainiens de l’Est et des Russes…

Bref, voilà un texte témoignant de l’embarras du FT dont on sait le zèle pour défendre les valeurs démocratiques, qui dans tous les cas renforce sinon confirme complètement les propos de Martin Sieff. On garde donc les quelques premières lignes qui sont tout de même écrites avec à l’esprit l’obligation d’affirmer certaines choses pour au moins justifier l’existence de l’article ; elles suffisent pour nous convaincre de la réalité de la situation évoquée.

«Les partis politiques de droite ukrainiens ont fourni les gros bras indispensables pendant les manifestations anti-gouvernementales de la place Maidan à Kiev au début de l’année. La question qui sous-tendait les élections nationales de dimanche dernier était celle de savoir si ces partis – considérés par les forces pro-russes comme des extrémistes “fascistes” – vont entrer au parlement. [...]

Certains craignent que des candidats xénophobes ne s’insinuent au parlement en se faisant passer pour des héros de guerre. Des dizaines d’hommes qui avaient participé aux manifestations du Maidan, l’hiver dernier, se sont ensuite engagés volontairement dans de nouveaux bataillons quand l’armée ukrainienne mal équipée et inexpérimentée s’est laissée surprendre au printemps par le soulèvement des séparatistes pro-Russes. Leur contribution a été décisive pour empêcher les rebelles de prendre tout l’est russophone. Avides de proposer aux électeurs des candidats nouveaux qui marqueraient une rupture avec le passé, les principaux partis pro-occidentaux ukrainiens ont placé une poignée des commandants et des combattants de ces bataillons en tête de listes…»

L’“entrisme” est une bonne vieille tactique de tous les révolutionnaires et extrémistes du monde, affectionnée notamment par les trotskistes, et qui constitue dans le cas qui nous occupe une pratique à laquelle tout le monde a intérêt à se prêter, – les extrémistes et autres néo-nazis, pour ne pas trop gêner les divers canaux de communication BAO et pro-BAO qui soutiennent le régime et ses diverses pratiques où ces extrémistes se trouvent comme des poissons dans l’eau ; les partis “convenables”, qui ont besoin de justifier la guerre faite ces derniers mois en lui donnant une apparence de victoire et de grande cause nationale, au moins par la présence de “héros” ; l’UE et la CIA (ou les USA), pour que les extrémistes se tiennent tranquilles durant l’épisode électoral qui permet d’entériner la narrative de la démocratie.

On tirera de tout cela une observation générale, que chacun peut voir confirmée dans le premier édito ou le premier reportage TV venu de la presse-Système, selon laquelle la question ukrainienne est traitée par le bloc BAO avec une inconscience et une inconséquence affolantes, avec un travail de communication qui tient en compte la perspective des quelques heures à venir, disons le JT de 20H00 au plus loin que l’esprit puisse se projeter, avec le but principal de sauvegarder autant que faire se peut les narrative auxquelles les divers événements depuis novembre 2013/février 2014 ont conduit à adhérer plus fidèlement et plus fortement qu’à n’importe quelle doctrine fondamentale. Objectivement parlant, – c’est-à-dire si l’on recherche un rangement politique acceptable et un apaisement des tensions, – ces élections sont donc catastrophiques et ne peuvent conduire qu’à davantage de désordre (l’hyper-désordre ukrainien à l’image de l’hyper-désordre moyen-oriental), d’autant qu’à l’horizon des deux semaines qui suivent se profilent les élections dans la partie orientale du pays qui n’a pas participé à la mascarade éminemment démocratique d’hier censée représenter toute l’Ukraine, et des menaces de relance du conflit par la possibilité d’une attaque brutale de Kiev. Pour le reste, – c’est-à-dire les enjeux fondamentaux auxquels il faut nécessairement donner la priorité, – la crise ukrainienne est plus que jamais “en crise” active, et le champ d’une bataille où s’affrontent, derrière les narrative du bloc BAO, le Système et les antiSystème.

Lien: http://www.dedefensa.org/article-la_nouvelle_rada_de_kiev_une_foule_de_petits_robespierre_camoufl_s_27_10_2014.html

Traduction des parties en Anglais: Dominique Muselet


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