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La perspective rupturielle de la Presse-Système

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Philippe Grasset, Dedefensa

Un éditorial du Washington Post sur Poutine et l’Ukraine symbolise la course de la presse-Système vers une rupture.

La crise ukrainienne, test ultime pour la presse-Système et pour le Système.

Washington-Post-elementL’éditorial du Washington Post du 1er septembre 2014 doit être considéré, par son contenu autant que les effets qu’il a engendrés, comme le symbole de ce qui pourrait être un événement considérable. Parvenue à ce degré d’inversion de la vérité de la situation, – les mots de “mensonges” ou de “propagande” sont désormais très loin d’approcher le commencement d’une explication du phénomène, – la presse-Système est menacée d’un effondrement de son crédit, de son statut, de sa perception d’elle-même, de sa capacité à s’assumer dans une atmosphère absolument imprégnée de la folie de son inversion, c’est-à-dire de son existence même en tant qu’organisation d’information et de communication. Cette perspective est d’une importance fondamentale parce que, dans un Système de plus en plus appuyé sur la communication pour manifester et développer sa surpuissance, la presse-Système est le socle essentiel de toute l’organisation et de toute l’activité du Système.

On ne s’attardera, ni à une citation directe du texte du Post, ni à sa critique, qui constitueraient des exercices trop faibles, trop incomplets pour mesurer l’ampleur du phénomène. Nous préférons donner deux extraits de sources réputées dans les réseaux et dans l’information antiSystème, pour leur sérieux, leur constance dans la justesse de l’évaluation du commentaire et de la critique directe de la presse-Système. Il s’agit de deux réactions de formes différentes, – au travers desquelles on trouvera d’ailleurs des extraits du texte du Post, “de seconde main” si l’on veut, mais toujours dans les mêmes termes.

Il s’agit d’abord de Robert Parry, dans ConsortiumNews, le 2 septembre 2014 : «… Mais l’hystérie à propos de l’Ukraine – avec des officiels et des éditorialistes étasuniens qui essaient maintenant de provoquer une réaction militaire de l’OTAN à la soi-disant « invasion » russe de l’Ukraine – augmente les chances d’une confrontation nucléaire qui pourrait détruire toute vie sur la planète.[...] Cette folie atteint de nouveaux sommets avec un éditorial du 1er septembre du Washington Post, un journal néoconservateur qui a déjà mené de nombreuses curées douteuses et qui est célèbre pour avoir annoncé faussement que la possession secrète d’armes de destruction par l’Irak était un « fait certain ». Dans son nouvel éditorial, le Post reprend de nombreux éléments-clés de la narrative mensongère sur l’Ukraine en accusant, dans le pur style Orwellien, la Russie de tromper son propre peuple.

»L’aspect « de l’autre côté du miroir »* particulièrement révélateur de l’éditorial du Post’s est de mentir effrontément en accusant Poutine de mentir effrontément. L’éditorial commence avec le mythe originel de l’agression commise par Poutine dont « le profond sentiment de colère devant la chute de l’Union Soviétique a métastasé en virulent nationalisme russe…

»“En poursuivant son avancée militaire en Ukraine, il a aussi ressuscité la tyrannie du Grand Mensonge, en utilisant les médias contrôlés par l’état pour falsifier la vérité de manière si grotesque que la plupart des Russes sont dans le noir ou complètement désinformés sur ce qui se passe chez leur voisin de l’ouest.” [...] “Pour soutenir les milices sponsorisées par les Russes dans l’est de l’Ukraine, qui sont maintenant épaulées par des armes et des soldats Russes de plus en plus nombreux, Moscou a élaboré un roman victimaire. Selon Moscou, ceux qui soutiennent le gouvernement de Kiev sont des fascistes et des néo-Nazis, comme l’a laissé entendre M. Poutine lui-même vendredi dernier en comparant la tentative ukrainienne de reprendre son propre territoire au siège nazi de Leningrad pendant la seconde guerre mondiale, des paroles destinées à enflammer le sentiment nationaliste russe déjà exacerbé.”

»Le Post continue: “Pour contrecarrer les énormes instruments de propagande dont le régime autoritaire de M. Poutine dispose, l’occident peut présenter une version factuelle et objective des faits, mais il n’y a pas grand chose qu’il puisse faire pour que les Russes ordinaires la croient. Même dans un pays, où l’accès à Internet est relativement libre, lorsque l’état contrôle tous les médias, cela constitue une arme puissante à la disposition d’un tyran.” “ Le « Grand Mensonge » de M. Poutine montre l’importance de soutenir une presse libre là où elle existe encore et des médias comme Radio Free Europe qui disent la vérité à ceux qui en ont besoin.”

»Et pourtant, la vérité c’est qu’unpouvoir totalitaire ne pourrait pas rêver mieux que ce que font les médias dominants étanusiens en matière de falsification de l’information sur la crise ukrainienne. Aucun d’entre eux – toutes tendances politiques confondues –ne s’est donné la peine de présenter l’autre version des faits ni de parler des nombreuses fois où « la version factuelle et objective des événements » de l’Occident s’et révélé fausse ou mensongère, à commencer par l’origine de cette crise elle-même.»

 Moon of Alabama a pris le problème d’une façon différente, le 1er septembre 2014. Effectuant une rapide incursion dans le texte du Post, il a surtout rapporté la réaction des Russes, qui ont simplement retranscrit le texte du Post affirmant que les citoyens russes vivent sous l’empire d’une monstrueuse désinformation/mésinformation, selon une réaction que MoA qualifie assez justement de “pleine d’humour”… Puisqu’on cache tout aux Russes, autant leur faire lire directement, traduit dans leur langue, le texte qui dit qu’on leur cache tout. L’intervention de MoA est très courte, on la retranscrit en entier (avec le souligné en gras de l’auteur)…

«Le Washington Post a ajouté une page humoristique à son édition d’aujourd’hui dans laquelle on lit: “En poursuivant son avancée militaire en Ukraine, il a aussi ressuscité la tyrannie du Grand Mensonge, en utilisant les médias contrôlés par l’état pour falsifier la vérité de manière si grotesque que la plupart des Russes sont dans le noir ou complètement désinformés sur ce qui se passe chez leur voisin de l’ouest. La plupart des Russes s’informent auprès de médias contrôlés par l’état qui sont passés de la simple propagande aux théories conspirationnistes les plus farfelues et au chauvinisme le plus débridé.

»Pour donner raison à la rédaction duWashington Post, le site Internet russe contrôlé par l’état inoSMI, a conseillé personnellement à Vladimir Vladimirovich Poutine, « passé de la simple propagande aux théories conspirationnistes les plus farfelues et au chauvinisme le plus débridé » de traduire immédiatement l’éditorial du Post en russe pour que tous les Russes puissent s’enfoncer encore davantage « dans le noir » et « se désinformer » encore plus en lisant cet éditorial du Washington Post dans leur langue maternelle.

»Cher Washington Post. Vos pages humoristiques sont loin de valoir l’humour russe.»

Parry parle, pour qualifier aussi bien le comportement des officiels de Washington que celui de la presse-Système, – lePost en l’occurrence, – d’“hystérie” et de “folie”, d’ailleurs haussée d’un cran («This madness reached new heights»). Il n’étonnera personne que nous accordions une importance première à l’état psychologique du personnel-Système, notamment dans les cas évoqués, du fait que nous tenions la pathologie comme le caractère essentiel, fondateur et producteur, du phénomène abordé ici. (Mais Stealth Pathology, certes, comme exposé le 2 septembre 2014.) Notre sentiment est que cette attitude, cette sorte de rage hystérique et furieuse, profondément déstructurante sinon dissolvante pour ceux qui la manifestent, ne pourront se poursuivre longtemps à ce rythme et de cette façon, avant que quelque événement de rupture ne survienne.

Pour lire la suite : http://www.dedefensa.org/article-la_perspective_rupturielle_de_la_presse-syst_me_03_09_2014.html

Notes:

* De l’autre côté du miroir (titre original : Through the Looking-Glass, and What Alice Found There) est un roman écrit par Lewis Carroll en 1871, qui fait suite aux Aventures d’Alice au pays des merveilles (Wikipedia).

Traduction: Dominique Muselet

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