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Usa-Actualité: Un monde d’insignifiants et de brutes.

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Par Camille Loty Malebranche

ferguson_021_081414C’est un fait classique de toute société d’ostracisme et d’injustice, que de stigmatiser ses victimes. L’axiologie sociale est une sociodicée c’est-à-dire une justification de l’ordre social établi quels que soient ses méfaits ravageant ses rejetés et ses écrasés.

 

L’insignifiance – à la différence de l’absurde qui tient lieu d’aporétique freinant les chemins de la raison, comme non déductibilité logique d’un étant du monde ou du fait d’être lui-même tel que perçu par les nihilistes ennemis de tout déterminisme – ne renvoie pas à l’absence de sens mais à son émiettement, sa dissémination, son travestissement qui altère toute vraie signification de l’action d’individus, dévie la portée des événements qu’elle affecte. L’insignifiance, loin d’être une lecture tenant de l’ontologie tenue par un herméneute athée, émerge du constat des situations par des observateurs donnés sans mettre en scène leur credo métaphysique, sans référer aux fins dernières d’un étant voire du monde. C’est donc de l’insignifiance que constate tout lecteur des manifestations telles celles secouant les États-unis tout au long de cette semaine écoulée.

Ironie de la justice et impunité programmée…

Les ignobles procédés de déculpabilisation des policiers blancs (pas des acquittements mais des sortes de purification par le droit étasunien se faisant dieu justificateur des tueurs blancs de noirs. Ces exécuteurs blancs de noirs, dont les exécutés sont parfois très jeunes voire enfants, systématiquement exempts de toute déférence devant les tribunaux, assurés d’impunité selon le système juridico-légal étasunien, pendant que des noirs ont subi des condamnation à perpétuité sur de faux témoignages encouragés par des policiers blancs, nous réfèrent à la double insignifiance de la démocratie étasunienne où l’égalité en droits des ethnies, s’avère une ironie de civilisation, un mensonge convenu à l’échelle des chartes. Et, dans cette perspective d’insignifiance, se profile l’illusion épidermiste du noir d’être part du droit étasunien et d’y être intégré par procuration à travers la cooptation venant du système. Le comble de cette insignifiance, c’est aussi tous ces crimes se perpétrant à répétition vertigineuse malgré Obama, le noir au pouvoir, comme pour démontrer par les faits et avec insistante arrogance, ce que des naïfs refusaient de voir dès le départ: que l’on ne change pas un système en changeant son figurant, ses masques, ses icônes. Mais l’émotion étant si facile si proche des simplistes et des foules qu’ils éludent la rigueur intellectuelle et la froideur analytique, au point de répéter encore et encore la même mascarade électorale, toujours à l’avant-garde de la reproduction du même ordre des choses en lui renouvelant par leurs geste inconséquent, de la légitimité électorale. Plusieurs d’entre les cibles du mal se prêteront encore à l’imposture de légitimation d’un mode étatico-social qui se moque des votants et se sert des élus lesquels, avant les joutes électorales, prêtent de fait, allégeance au Moloch étatique qui les emploie et les fait figures centrales mimant la vérité pour cacher ses mensonges, ses faussetés… Par ailleurs, une bonne frange de noirs, jeunes et déroutés, piégés par la pauvreté, la sous-éducation, l’absence de guides et de modèles, adoptera à répétition les clichés comportementaux que leur prédisent les racistes, donnant ainsi « raison » aux cerbères blancs qui pourfendent et accusent les noirs.

 

Tant que le peuple, les catégories maltraitées, ici les afro-étasuniens, continueront de soutenir le théâtre macabre, masqué du multipartisme (souvent un bipartisme) électoraliste au service des riches et des racistes, c’est la tragicomédie de leur exclusion qui se jouera aux dépens de leur bulletin de vote avec le sourire des arrivés arrivistes de leur ethnie ou de leur couleur pour dissimuler l’implacable moue sinistrement dédaigneuse des bouffis du pouvoir réel véritables barons du système socioéconomique.

 

À se figer dans l’illusion intellectuelle et le déni de rationalité au point de se fier au système qui les broie, plutôt que de se créer de vraies structures de résistance révolutionnaire, c’est le rift d’insignifiance de la victime consentante qui phagocyte les masses noires piégées par leur propre rapport de candeur complice du système établi comme par aboulie et autodestruction lugubrement assumée. Dans ce jeu insane, les brutes punisseuses savent se justifier légalement tout en confinant leur victime à l’insignifiance du forclos  soutenant sa misère par adhésion au système putréfié porteur de ses malheurs.

(Suite)  http://intellection.over-blog.com/2014/12/usa-actualite-un-monde-d-insignifiants-et-de-brutes.html

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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