Cannabis et artères

Taille de la police: Decrease font Enlarge font

L’artériopathie au cannabis a été décrite dès 1950 au Maroc chez des fumeurs de Kif qui présentaient des artérite distale (pieds, orteils). Depuis plus de 200 cas ont été rapportés dans la littérature. Le lien entre la thromboangéite oblitérante ou Maladie de Buerger et le tabac est clairement établi ; Le cannabis est également mis en cause depuis quelques années.

Cannabis et artères

Il faut penser au cannabis lorsqu’il s’agit de patients jeunes entre 20 et 35 ans qui développent des lésions artérielles périphériques cad au niveau des membres inférieurs et ou supérieurs.  La consommation de cannabis est régulière entre 1 « joint » par semaine et 5 / jour voire plus.

Le cannabis provient d’une plante : le cannabis sativa. Elle est composée de différentes substances dont la plus psychodysleptique est le delta-9 tétrahydrocannabinol (THC). Les effets secondaires les plus connus du cannabis sont, à la phase aiguë, euphorie et relaxation, également une tachycardie, une hypotension orthostatique. Une intoxication chronique peut être responsable d’une insuffisance respiratoire chronique, d’une majoration du risque de cancer bronchique, d’un syndrome de dépendance, de troubles de mémoire . Des artériopathies distales d’apparition subaiguë sont également rapportées chez des patients consommateurs de cocaïne.


Artérite au cannabis

La présentation clinique de l’artérite liée au cannabis est  très proche voire similaire  de celle de la maladie de Buerger ou thromboangéite oblitérante.

L’artérite au cannabis est-elle une entité propre ou bien seulement une forme clinique de la maladie de Buerger? Peut-on parler d’un « syndrome de Buerger » lié à différents toxiques : tabac, cannabis, plus récemment la cocaïne ? Une co-intoxication tabac-cannabis est en tous cas toujours relevée. Les présentations cliniques sont les mêmes, les aspects artériographiques sont proches. Surtout, les poussées évolutives de la maladie semblent être en rapport avec la consommation de cannabis alors que toute intoxication tabagique est stoppée. Quoi qu’il en soit, les traitements sont identiques. Devant une artériopathie du sujet jeune, il est important d’évoquer cette entité, l’évolution semblant conditionnée par le sevrage du cannabis.


Cannabis et coronaires

Le cannabis n’est pas seulement en cause dans l’artérite des membres inférieurs mais aussi dans la survenue d’ infarctus du myocarde .

Le risque de faire un infarctus est 4.8 fois plus élévé qu’en situation normale dans les 60 minutes après avoir fumé du cannabis. Fumer du cannabis constitue un facteur rare de déclenchement d'infarctus du myocarde mais c’est un facteur à prendre en compte d’autant plus que le patient qui présente un infarctus et jeune (+++). 


En cas de maladie coronarienne le risque de crise cardiaque lié à l'usage de cannabis est aussi élevé que lors d'une marche à pied ou d'un rapport sexuel. En cas d’atteinte coronarienne  connue il vaut mieux éviter la prise de cannabis ++++.


Detection du cannabis

En cas de suspicion de consommation de cannabis, il est aisé de faire une recherche de cannabis dans les urines à la recherche de THC-COOH. (acide 11-nor-THC carboxylique), THC (delta-9 tétrahydrocannabinol)

  •  Les fumeurs passifs (qui ne fument pas de cannabis, mais se trouvent à proximité des consommateurs) ont toujours des concentrations urinaires maximales < 10 ng/ml, considérées comme négatives.
  • Chez les fumeurs occasionnels (1 à 2 fois par semaine), le "THC-COOH" est en moyenne détecté dans les urines pendant 7 jours.
  • Chez les fumeurs réguliers (5 à 6 "cigarettes"/jour), le "THC-COOH" peut être détecté pendant 15 à 30 jours.
La détection du cannabis par la salive est à l’étude.


Cannabis et artères, une réalité, il faut savoir y penser en cas d’atteinte artérielle périphérique chez les sujets jeunes, y compris en cas de suspicion d’infarctus du myocarde.


Mise en garde

Plusieurs sites internet parlent des bienfaits artériels du cannabis à petite dose qui pourrait prévenir l’athérosclérose. A des doses bien inférieures à celle d'une cigarette contenant cette substance, le principal composé psycho-actif du cannabis, le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), possède des propriétés anti-inflammatoires qui pourraient jouer un rôle bénéfique dans le traitement de l'athérosclérose, responsable à travers les infarctus et les accidents vasculaires cérébraux de près de 50% des décès dans la population occidentale, selon l'équipe du professeur François Mach (cardiologue, Université de Genève).

L'athérosclérose associe épaississement et perte d'élasticité de la paroi des artères avec formation de dépôts graisseux (plaques d'athérome) où s'agglutinent diverses cellules et du calcium (qui entartre les tuyaux). Ce processus de détérioration est marqué par des réactions d'inflammation dues à l'intervention des cellules du système de défense immunitaire qui viennent tenter de réparer le vaisseau.

Pour autant, il ne faut pas en déduire que fumer du cannabis serait un bon moyen de protéger ses artères. D'une part parce que la dose efficace de THC (1 mg/kilo) utilisée par les chercheurs est dix fois inférieure à celle que s'administre un fumeur de cannabis. A cette très faible dose, il n'a aucun effet sur le cerveau. D'autre part, selon les chercheurs, la dose classique chez le fumeur (10 mg) est tellement élevée qu'elle n'a plus aucune propriété contre l'athérosclérose.

Donc attention le cannabis est néfaste pour les artères et pour tout en général, c’est quelque chose de très clair sans ambigüité.



Comparateur mutuelle santé, prévoyance : devis gratuit et sans engagement

Comparer les tarifs, les garanties et les remboursements des meilleures mutuelles santé du marché et trouver la meilleure complémentaire santé adaptée à vos besoins et celle de votre famille.

Ajouter à: Add to your del.icio.us del.icio.us | Digg this story Digg
Notes
Pas de note pour cet article
Estimez cet article
0