Mutuelle en ligne | Solidarité | Après des mois de galère sans chauffage ni eau chaude, GDF rétablit le gaz en moins de 4h

Après des mois de galère sans chauffage ni eau chaude, GDF rétablit le gaz en moins de 4h

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Grâce à la privatisation de l'énergie (et ce n'est pas fini, avec la loi NOME), aux restructurations, à la concurrence et autres fadaises capitalistes, le moindre problème avec son fournisseur d'électricité ou de gaz prend très facilement des proportions catastrophiques.

Sans même parler des tarifs, de l'obligation e fait d'être en prélèvement automatique, des échéanciers surévalués ou des relevés aléatoires, il est tout simplement devenu impossible de trouver une agence, ou même une boutique puisqu'il ne faudrait plus parler d'un service public accessible à tous, mais d'un "bien" que l'on peut ou non s'offrir...

On peut donc guetter l'agent chargé de relever les compteurs. Cela ne prend que 6 mois à un an, et on n'est même pas sûr d'avoir en face de soi un agents EDF ou Suez-GDF....
On peut aussi appeler le service clients. Et tomber, après un certain nombre d'appels renouvelés et de longues minutes de patience, sur, au choix :
- un agent qui a un minimum d'ancienneté et de connaissances, mais qui n'a à peu près aucune marge de manoeuvre
- une intérimaire à peine formée qui ne sachant pas quoi répondre (ce qui est frustrant) s'énervera et raccrochera
- une salariée d'un centre d'appels prestataire à qui on a tellement mis la pression que même si vous demandez un délai de paiement en raison de difficultés financières, essaiera de vous vendre un diagnostic payant. En même temps, c'est pour essayer de ne plus avoir un salaire à 3 chiffres...

Il y a une autre option, de loin celle qui a notre préférence : l'action collective.
C'est ainsi que le 10 novembre, nous nous sommes rendues à 5 précaires solidaires, dans des locaux de GDF-Suez, pour une usagère du Val de Marne. C'est GDF-Suez qui fournit le gaz et l'électricité. Sauf que cela fait 3 ans qu'il n'y a plus de gaz dans le logement, donc ni chauffage ni eau chaude.
Et quand la demande est faite de rétablir le gaz, GDF répond que c'est impossible en raison des 2000 et quelques euros de facture d'électricité. Lors du dernier relevé, la consommation a tout simplement été multipliée par 10 ! Et non, il n'y a pas d'usine clandestine dans le logement.

Une fois dans le bâtiment, nous allons tout simplement voir l'hôtesse d'accueil, avec notre tract, en lui expliquant que nous souhaitons rencontrer un responsable, afin de faire rétablir le gaz, et que nous ne partirons pas tant que ce ne sera pas le cas.

Quelques salariés viennent voir de quoi il s'agit, et vont en référer à leurs supérieurs. Nous avons rapidement un interlocuteur au bout du fil. Des cadres qui quittent le bâtiment aux femmes de ménage, notre initiative a l'air de plaire.

Pour les salariées du nettoyage à temps partiel et mulit-sites et ceux des prestataires, les problèmes de coupures et de factures impayées, c'est aussi le quotidien, et la solidarité est évidente.
Pour les cadres travaillant dans le bâtiment (où la sous-traitance existe très certainement aussi), le problème est sans doute moins parlant, et pourtant, on sent que ça leur fait plaisir.

Et oui, au lieu de rentrer épuisés par une journée interminable, énervés par les résultats jamais assez bons, par une activité qui se heurte aux découpages arbitraires des services, quelques uns ont fini la journée se disant qu'ils ont fait un geste juste. En se disant qu'aujourd'hui, ils n'ont pas juste été des pions dans la stratégie financière de leur groupe, mais avant tout des agents qui ont participé à une action utile, désintéressée même. Où des deux côtés, on a eu le sentiment d'être pris en considération, de ne pas être un numéro de dossier ni l'incarnation obligée de l'entreprise.
Évidemment, il est plus facile de se montrer conciliant quand on ne passe pas sa journée face à des précaires, à n'avoir guère d'autres possibilités que de leur répéter qu'il n'y a pas d'autre solution que de payer ou sinon ils seront coupés. Et ne même pas pouvoir dire que même s'ils ont raison, que même si on avait envie, on ne pourrait rien faire, parce que le logiciel ne le permet pas, parce que les services sont tellement compartimentés qu'on n'a pas de moyen de contacter un technicien ou un responsable commercial...

Mais après tout, du chômeur qui refuse les offres trop "raisonnables" de Pôle Emploi aux agents des CAF au bord de la crise de nerfs à force de voir défiler des allocataires contrôlés ou suspendus, des téléconseillers aux techniciens, du cadre aux plus simples employés, est-ce qu'à chacun, l'idée d'un boulot intéressant, socialement utile ne donne pas un sentiment de légèreté ?

Et oui, on peut y arriver : tous les jours, des précaires se serrent les coudes pour ne pas se voir imposer n'importe quel boulot, des salariés enfreignent les consignes officielles pour résoudre une situation, filer un coup de main, aider un collègue...

Cinq précaires, de la détermination, un peu de solidarité... Résultat : quatre heures après notre arrivée dans les lieux, le gaz a été remis en service, l'appartement se réchauffe, et nos précaires vont même pouvoir s'offrir le luxe d'une douche chaude !
Et surtout, la solidarité, ça fait chaud au coeur !


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