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CAF Paris : l'erreur est humaine, les allocataires sont des chiens.

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Mr et Mme F seraient élus allocataires de l'année, s'il y avait un concours des contrôlés : mariés, ils l'ont déclaré partout aux impôts, à la mairie, au Pôle Emploi, à la Sécu, à la Maison du Handicap, depuis 2007, et naturellement à la CAF.

La mention figure sur tous leurs documents, l'adresse commune ne manque pas à un seul papier depuis trois ans.

Alors le contrôle, ils l'ont attendu tranquillement, avec tous leurs justificatifs.

Ils avaient tort.

Quelques jours plus tard, la lettre de la CAF : la situation enregistrée n'était pas la bonne, les droits de Mme F étaient calculés en tant que célibataire. Huit mille euros de trop perçu et enclenchement immédiat du recouvrement sur les allocations en cours , à raison de trois cent euros par mois, plus le recalcul des droits courants.

Un prêt en cours de remboursement, les dépenses courantes, pas besoin de beaucoup de temps pour tomber dans les pires des galères financières.

La crise ? Non, la CAF.

Et ceux qui ne connaissent pas son fonctionnement pensent évidemment qu'une décision aussi injuste ne peut être qu'une erreur.

Pas nous. Raison pour laquelle, nous sommes une vingtaine dans cette petite antenne du 5ème arrondissement. Et même dans ce quartier parisien plutôt aisé, la CAF est pleine, et les consignes des vigiles plutôt musclées. Par exemple, interdire aux personnes pas encore passées par le guichet d'accueil de s'asseoir sur les quelques chaises, quel que soit leur âge, ou leur état de santé.

La directrice nous expliquera que ce n'est plus possible de faire autrement, à cause de l'affluence, du temps d'attente, car ici aussi, la CAF ferme un jour par semaine, au moins.

Tout commence de manière absurde : la directrice nous rappelle que c'est un accompagnant et un seul pour l'allocataire, même s'ils sont deux, car un foyer est un foyer. Sauf que la discussion aura lieu au guichet, non fermé et que tout le monde entend de toute façon, ce qui se passe pour tous les allocataires, vu la taille de la CAF.

Etalage des papiers. Embarras.

Les impôts d'abord. Depuis deux ans, le croisement des fichiers est automatisé, donc les allocataires ne remplissent plus de déclarations. Simplification des démarches disaient-ils.

Mais il parait que le croisement ne marche pas pour tout le monde, étrangement pas quand c'est au bénéfice des allocataires…

La demande d'AAH ensuite, dont la titulaire a gardé une copie. Celle-ci n'a pas été faite à la CAF, car depuis quelques années, les pouvoirs publics ont ouvert des Maisons Départementales du Handicap, « pour simplifier les démarches des allocataires » encore une fois. La MDPH transmet la demande à la commission qui statue sur son bien fondé puis à la CAF pour le paiement, le tout sous la responsabilité du Conseil Général.

La MDPH selon Delanoe, c'est

« Mieux vous informer et répondre à vos questions, évaluer avec vous vos besoins et les satisfaire, reconnaître vos droits et vous aider à faire aboutir vos démarches »

Pour Mr et Mme F, c'est un dossier transmis de manière incomplète à la CAF, manifestement sans la composition du foyer pourtant dûment mentionnée.

Malgré ces deux éléments de preuve évidents, ça ne suffit pas. Car, rien n'apparaît dans le dossier de la CAF, sur une quelconque déclaration de mariage faite par les époux eux-mêmes !

Elle a été faite au guichet, juste après le début de la fameuse vie maritale.

Mais après des années à nous faire traiter de paranoiaques insolents, lorsque nous exigeons des traces écrites de toutes démarches, nous avons la « satisfaction » de voir notre paranoia reconnue quand la directrice indique qu'il leur aurait fallu un accusé de réception.

Le ton monte un peu, de notre côté. Mais difficile aussi de ne pas voir les responsabilités énormes de ceux qui ne sont jamais là pour affronter les collectifs de précaires, au quotidien : ceux qui ont fait de la vie de salarié de la CAF, un enfer de stress, de dossiers en retards, d'erreurs obligées à cause de la cadence. Ceux qui imposent le traitement prioritaire des tâches de contrôle et de sanction, la saisie des allocations avant tout exercice des recours.

La sonnerie d'appel pour chaque allocataire est sur le mode « dring dring de téléphone 1975 », mise sur haut parleur. On peut toujours hurler et contredire, on ne peut pas concurrencer le niveau de pression et de nuisance sonore sur la durée pour les salariés.

Alors on laisse passer le temps du classique « vous n'aviez pas besoin de paniquer, vous seriez venus tous seul déposer votre recours… »

Bêtement, les allocataires sont venus tous seuls, ont déposé leur recours, mais celui-ci n'est pas enregistré pour l'instant, pas plus que la demande d'accès au dossier intégral.

La vingtaine de présents a donc son utilité : pas de réception éclair, mais une bonne heure de mise au point sur le dossier.

La suspension immédiate jusqu'au recouvrement et l'assurance que la réalité du dossier et des problèmes de traitement des informations sera clairement transmise par la direction pour la commission.

Nous ne pouvons pas changer en une occupation la logique destructrice : les erreurs de la CAF seront de plus en plus nombreuses vu son état de délabrement, moins de personnels, tous les moyens pour le contrôle, des délais de traitement qui laissent les précaires dépourvus de ressources pendant des mois. Et ces erreurs, la CAF a décidé de les faire payer aux allocataires, sur ordre du gouvernement mais aussi des Conseils Généraux, quelle que soit leur couleur politique.

Ca, nous pouvons l'empêcher concrètement, en résistant collectivement.

Et rire ensemble de l'affiche insultante placardée à côté des jugements rendus contre les soi disant « fraudeurs ».

Une affiche qui dit « il ne faut pas écouter la petite voix qui vous dit de frauder ».

Il ne faut pas écouter, surtout la grosse voix de la propagande anti pauvres, qui justifie toutes les répressions, par « Celui qui n'a rien à se reprocher n'a rien à craindre ».

Pour un précaire, avoir la conscience tranquille et se croire innocent aux yeux de la machine à précariser, CAF ou Pôle Emploi, c'est un suicide assuré, à plus ou moins court terme.


- Contrôle CAF, refus du RSA ?
- Avec le RSA vos revenus baissent et vous n'y comprenez rien ?
- On vous refuse la prime pour l'emploi
- Vous galérez avec la CAF, l'ANPE, la Sécu, ou les services sociaux ?

Avec ou sans papiers, avec ou sans emploi, la solidarité est l'arme des précaires !

Venez nous rencontrer, vous informer, rencontrer d'autres précaires pour faire valoir vos droits aux permanences de lutte du Réseau Solidaire d'Allocataires.

A Paris : tous les mardis de 18H 19H30 à la Maison des Associations du 18ème arrondissement, 15, passage Ramey, métro Marcadet- Poissonniers Contact Tel : 09 54 70 66 22 Mail : ctc.rsa@gmail.com Site : http://www.collectif-rto.org

Chaque semaine, nous sommes présents devant des agences Pôle Emploi et des CAF d'Ile de France. Contactez nous par mail pour les dates et lieux exacts. Si vous nous écrivez pour un problème précis, n'oubliez pas d'indiquer votre département d'origine !


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